Karl Subban marque un point contre le diabète

Karl Subban, père de trois joueurs de la LNH, se soucie maintenant davantage de ce qu’il mange… et c’est peut-être ce qui lui a sauvé la vie.

Karl Subban marque un point contre le diabète

Karl Subban, père de joueurs de LNH, croit que son diagnostic lui a « sauvé la vie… parce que je porte maintenant plus attention à ce que je mange ».
Natasha Subban se souvient de ce soir d’hiver 2005 comme si c’était hier. Toute la famille se trouvait en voiture et revenait d’un match de hockey lorsque le véhicule a fait une embardée inattendue sur l’autoroute Gardiner de Toronto. Son père Karl était au volant et avait alors demandé à son épouse, Maria, de lui passer ses lunettes. Tout semblait bien aller jusqu’à ce que la voiture dérape à nouveau. Natasha avait d’abord cru que c’était peut-être la fatigue qui expliquait la conduite dangereuse de son père, mais ce dernier semblait toujours aussi vif et enjoué qu’à l’habitude.

C’est par pur hasard que Karl devait passer son examen médical annuel peu de temps après l’incident. Il avait non seulement pris du poids – pesant 131 kilos pour 1m82 –, mais sa pression artérielle élevée l’exposait également à un risque d’AVC. Son taux de glycémie était aussi particulièrement élevé – un autre signe inquiétant.

Le directeur d’école quadragénaire avait cependant bien d’autres choses en tête. Noël arrivait à grands pas et Maria et lui devaient se rendre à Montserrat pour visiter la famille de sa femme. Ce furent des vacances à la fois relaxantes et gourmandes. « Je me souviens d’avoir fait la fête, d’avoir mangé et d’avoir bu », lance Karl. Lorsqu’ils sont revenus à la maison, des chocolats en boîte offerts par leurs enfants les y attendaient. « Ils se trouvaient sur mon bureau… et devinez ce que j’ai fait? Je les ai tous mangés. »

Le sucre : l’envers de la médaille

Peu de temps après les vacances des Fêtes, le médecin de Karl l’avait recontacté parce qu’il souhaitait revérifier son taux de glycémie. La veille, Karl avait quant à lui consulté un optométriste pour comprendre pourquoi ses yeux semblaient lui « jouer des tours ». Sa vision s’embrouillait de plus en plus et il n’était plus capable de lire. Son optométriste lui avait alors prescrit de nouvelles lunettes de lecture.

Lorsque Karl mentionna cette récente perte de la vue à son médecin, celui-ci lui apprit une nouvelle qui eut l’effet d’une bombe : Karl avait développé un diabète de type 2, qui entraîne une inflammation de l’œil et un trouble de la vue. S’il n’est pas traité ou s’il est incorrectement contrôlé, le diabète peut causer la cécité, en plus d’autres complications graves comme les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, l’insuffisance rénale, la dysfonction érectile et l’amputation.

C’est environ une semaine après avoir reçu son diagnostic, dit Natasha, que son père a révélé aux enfants qu’il était atteint de diabète de type 2, une maladie caractérisée par l’incapacité du corps à produire suffisamment d’insuline ou à utiliser l’insuline produite par le pancréas de manière efficace. Par conséquent, le sucre s’accumule dans le sang plutôt que d’être utilisé sous forme d’énergie. « Nous étions sous le choc », explique-t-elle.

La famille riposte

Le diagnostic a ébranlé toute la famille, se souvient Natasha. Pour la première fois, leur père généreux, travailleur et robuste ne leur semblait plus invincible. C’est son frère Pernell Karl qui a réagi le premier, lance-t-elle. « PK nous a dit quelque chose du genre “Vous-savez quoi, il faut sortir toutes les sucreries de la maison.” »

Toute la famille a donc décidé de se débarrasser de tout ce qui était malsain dans la maison. Fini les jus de fruits. Fini les muffins au double chocolat. Karl a fait l’effort d’être « bien plus actif et en meilleure santé », mentionne Natasha.

Son diagnostic a été un coup dur à encaisser, mais Karl s’est rapidement ressaisi et a refusé de sombrer dans la dépression. Il a plutôt adopté l’attitude de sa famille et a juré de modifier ses habitudes de vie. Il admet aujourd’hui que son diagnostic lui a « sauvé la vie. Il aurait pu entraîner ma mort, oui, mais il m’a plutôt redonné vie, parce que je porte maintenant plus attention à ce que je mange. »

La malbouffe et la prise de poids

Karl explique ses mauvaises habitudes alimentaires par un problème bien trop courant : il n’avait tout simplement pas le temps de cuisiner. Ses journées commençaient avant l’aube et se terminaient tard le soir, au fil des nombreux tournois de hockey et des matchs de fin de semaine des garçons. Les lundis matin, Karl se réveillait encore plus fatigué que jamais. Il carburait donc à la malbouffe. « C’était si facile de prendre une tranche de pizza ou de commander une grande pizza. C’était encore plus facile d’aller au McDonald’s. La restauration rapide, le manque d’activité physique et le stress quotidien ne sont pas bons pour vous. »
Alan Scholes with the kids for Canadian Men's Health Week
Les trois garçons, PK, Malcolm et Jordan, fréquentaient l’école dont Karl était le directeur. Tout de suite après le travail, ils se rendaient donc tous ensemble à l’aréna. Karl préparait alors des collations comme des boîtes de macaronis Kraft ou des doigts de poulet.

Quelques années plus tard, lorsque les garçons ont joint l’équipe de hockey junior des Belleville Bulls, ils devaient faire deux heures de voiture pour se rendre à la patinoire. Karl, souvent accompagné de Maria, encourageait les garçons depuis les estrades et soupait d’une pizza ou d’un hamburger et de frites. « Ça a probablement été notre pire époque », explique Karl. « C’est à partir de ce moment-là que mon poids a commencé à grimper. »

S’inspirer des enfants

Karl avait toujours encouragé et soutenu la vie trépidante de ses enfants, et ces derniers n’ont pas hésité à faire de même lorsque leur père a décidé d’améliorer ses habitudes de vie. Plus les garçons grimpaient les échelons du hockey, plus leurs programmes d’entraînements rigoureux s’accompagnaient de régimes alimentaires stricts, et cela a été une grande source d’inspiration pour Karl. Même si PK, Malcolm et Jordan vivaient en famille d’accueil lors des saisons de hockey junior, ils revenaient toujours à la maison une fois la saison terminée. Ils ont rapidement adopté des régimes alimentaires riches, mais sévères, et ont aussi effectué une cure de 21 jours, lors de laquelle ils ont éliminé tous les glucides de leur alimentation, ne mangeant que des viandes maigres et des légumes.

Leur maîtrise de soi était une grande source d’inspiration pour leur père. « Ils m’ont certainement inspiré. J’ai vu la discipline dont ils ont dû faire preuve pour éliminer les glucides de leur alimentation pendant 21 jours et ne manger que certaines viandes et certains légumes », mentionne Karl, auteur de l’autobiographie intitulée L’équipe Subban : éduquer pour réussir au hockey comme dans la vie parue en 2017, un ouvrage qui explore le parcours de la famille jusqu’à la LNH et explique comment aider les enfants à atteindre leur plein potentiel.

« Une étape à la fois. »

Toute la famille s’est efforcée de cuisiner davantage à la maison, explique Karl, et de manger plus de légumes et de salades. Nous n’avons pas tout changé du jour au lendemain, ajoute-t-il. « Vous n’avez pas à apporter des changements radicaux à votre style de vie. Mais vous pouvez changer une petite chose à la fois – étape par étape. C’est ce qui est vraiment important. »

Le plus grand défi de Karl a été de contrôler son penchant irrésistible pour les sucreries. Ayant grandi en Jamaïque, le pays du poulet épicé et des mangues fraîches, Karl s’est rapidement découvert une passion pour le sucre et allait jusqu’à manger son gruau ou boire son thé accompagné de lait concentré Eagle Brand. Au Canada, il est tombé amoureux des macarons, des chocolats, de la tarte à la crème Boston et des jus de grenade, d’orange et de pomme.

Natasha se souvient de la dent sucrée de son père. « Mon père avait de mauvaises habitudes alimentaires et, comme tout le monde, il n’arrivait pas à résister à ses gourmandises favorites. Le sucre était certainement son point faible. »

Karl explique qu’il n’a pas eu à modifier son alimentation de façon trop drastique. Il a tout simplement cessé de consommer du chocolat et du pain et a réduit ses portions. Il a également bénéficié de l’aide de Maria, qui le réprimandait avec amour si elle le prenait à manger ce qu’il devait éviter. « Elle veille toujours sur moi quand il s’agit de porter attention à mon alimentation. »

La santé, une affaire de famille

Karl a perdu du poids. Il n’en est pas encore aux 95 kilos de ses années universitaires, lors desquelles il jouait pour l’Université Lakehead, mais il n’en est pas loin. « Je me sens incroyablement mieux, je suis en pleine forme. » Plus encore, il n’a pas l’impression de se priver. Il se permet de temps en temps une part de tarte à la crème Boston, ou même quelques chocolats de qualité, mais il ne mange pas après 18 heures et surveille son taux de glycémie en fonction de sa capacité à lire clairement ou de ses maux de tête. Il ne prend que trois comprimés par jour : l’un pour gérer son diabète – puisqu’il n’a pas à s’injecter d’insuline – et deux autres pour contrôler sa pression sanguine et ses taux de cholestérol.

Aux yeux de Karl, la santé est devenue une affaire de famille, au même titre que le hockey et le basketball. Il regrette de ne pas avoir été mieux informé sur le maintien de saines habitudes alimentaires et dénonce le sentiment d’invincibilité qui pousse les hommes à prendre des risques inutiles avec leur santé. Il admire ses filles Nastassia et Natasha, qui, dit-il, sont bien mieux renseignées que lui sur les aliments à privilégier – et à éviter. « Elles en connaissent tellement sur le sucre. Elles possèdent des trésors de connaissances dans lesquels elles puisent pour éduquer leurs propres enfants », lance Karl. Ce n’est qu’aujourd’hui, après une vie passée à manger du sucre, qu’il commence à en reconnaître les dangers.

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